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"L'entretien dans tous ses états" avec André CABANIS, Professeur émérite à l'UT Capitole

Le Décodé : Bonjour Monsieur le Professeur, pourriez-vous tout d’abord vous présenter ?

 

Professeur André Cabanis : Sans chercher à ce que cet entretien relève de la nécrologie, l’on peut donner quelques dates, sans cacher que je suis né en 1947 ; j’ai fait des études « supérieures » comme on dit, à la Faculté de droit et à l’IEP à partir de 1964 ; j’ai passé ma thèse en 1971 ; je suis devenu professeur en 1972 ; en même temps j’ai travaillé à la préfecture de région comme chargé de mission pour les affaires culturelles de 1973 à 2005 ; j’ai dirigé l’Institut d’études politiques de 1980 à 1995 et les Presses de notre Université de 1993 jusqu’à ma retraite en 2015. Actuellement, j’y travaille avec l’actuel directeur Olivier Devaux.

 

Le Décodé : L’universitaire est-il un homme heureux ?

 

Professeur André Cabanis : En tous cas il a toutes les raisons de l’être. C’est un métier de prince. Je ne connais rien qui soit au-dessus. D’abord parce que nous faisons ce qui nous intéresse, dans le domaine qui nous intéresse : nous conduisons des recherches et écrivons sur des questions qui nous intéressent ; nous faisons cours à des étudiants intéressants, jeunes, et qui paraissent même de plus en plus jeunes au fur et à mesure que le temps passe. Les collègues dans l’ensemble sont des gens intéressants. Et puis surtout, nous disposons d’une extraordinaire liberté, ce qui est irremplaçable : on s’organise comme on veut. Et je ne vous parle pas de la coopération internationale qui est une occasion d’ouvertures extraordinaires.

 

Le Décodé : Quelle est, selon vous, la plus grande qualité de l’universitaire ?

 

Professeur André Cabanis : À brule pourpoint, une réponse me vient : le travail. Parce qu’il y a plaisir à faire ce qui nous intéresse. Il y a quand même une tentation de ne pas travailler. Notre liberté peut effectivement déboucher sur une certaine nonchalance. Nous ne sommes pas contrôlés. En contrepartie, le déroulement de la carrière est aléatoire. À partir du moment où l’on a passé l’agrégation, tout ce que nous faisons a vocation à être retenu contre nous. A priori les gens qui arrivent jusque-là sont intelligents, brillants. Il faut qu’ils maintiennent les qualités qu’ils ont montrées avant de passer le concours. Le travail est une qualité importante. C’est comme la langue, selon Esope. Première qualité de l’enseignant : le travail ; premier défaut de l’enseignant : le travail.

 

Le Décodé : Vous avez une belle expérience à l’université ; quel est votre point de vue sur l’évolution récente de l’université en France ?

 

Professeur André Cabanis : J’ai la plus favorable impression de l’évolution de l’Université au cours du dernier demi-siècle, c’est-à-dire depuis que j’y ai démarré mes enseignements. Contrairement à ce que beaucoup prétendent, l’on ne peut pas dire que les moyens aient diminué. Quand je suis arrivé à la Faculté de droit et de sciences économiques, nous étions trente professeurs et maîtres de conférences ; il y avait une quinzaine de membres du personnel administratif et six mille étudiants. C’est une institution qui est en pleine expansion, le nombre des enseignants et du personnel administratif a plus que décuplé pour vingt mille étudiants avec une diversification des enseignements et une spécialisation tout à fait remarquables, avec une ouverture sur le monde qui n’existait pas autrefois. Je n’imaginais pas que l’Université connaîtrait un tel développement quand j’y suis rentré. Sans doute est-ce seulement le début.

 

Le Décodé : Vous descendez depuis un demi-siècle dans l’amphithéâtre, « la fosse aux lions » selon Philippe Ségur, qu’est-ce qui a changé quand on arrive dans l’amphithéâtre depuis le début de votre carrière ?

 

Professeur André Cabanis : Philippe Ségur est un romancier de grand talent. Un romancier doit toujours donner un caractère dramatique à ce qu’il écrit. Les bons sentiments et les gens heureux font la mauvaise littérature. Les choses ont bien changé. Quand j’ai fait mon premier enseignement en 1967, et mon premier cours en amphi en 1972, c’était l’ambiance de 1968 qui se préparait et qui se poursuivait avec des étudiants dont certains venaient uniquement pour chahuter. Disons-le : pour « virer » le professeur. Ce type de sport était apprécié par leurs condisciples ; cela amusait les copains et c’était un argument pour séduire les filles ; vous imaginez à quel point les étudiants étaient motivés par cette perspective. Le rôle du professeur était de faire cours aussi normalement que possible. Donc dans les années 1970, c’était extrêmement agité, sportif. Ça a complètement changé. Maintenant dès que l’un d’entre eux commence à se manifester, ses copains lui d’arrêter : « on n’entend pas ». Les étudiants sont adorables, très agréables. Ils viennent poser des questions à la fin du cours. Ça ne durera pas toujours. C’est cyclique. Il faut que les jeunes collègues se préparent à un retournement de conjoncture.

 

Le Décodé : N’est-ce pas devenu, outre un certain nombre de points positifs évidents, un peu aseptisé ?

 

Professeur André Cabanis : Quand on a connu l’époque où l’on entrait dans l’amphi comme le taureau dans l’arène, on ne regrette rien, d’autant que l’on sait le destin normal du taureau. Le temps a passé et je peux vous révéler la technique pour s’imposer dans l’amphi. Surtout ne pas prendre de front les six cents à sept cents étudiants qui sont là. Ce serait perdu d’avance. Les étapes de la méthode : repérer un chahuteur, l’interpeller, l’isoler, le ridiculiser (oui, je sais, ce n’est pas très charitable), faire rire l’amphi à son détriment (ses camarades sont lâches), finalement le soulager en lui demandant de sortir ce qu’il vivra comme une délivrance. À partir de là, l’on a un bon mois de tranquillité. Ceux qui seraient tentés de l’imiter n’auront pas envie de subir le même sort. Cela reste très physique. Je ne le ferai plus maintenant, j’ai vieilli. Cette époque reviendra et je suis bien content de ne plus avoir à faire cet exercice de dompteur. Nos jeunes collègues en seront tout à fait capables.

 

Le Décodé : Pourriez-vous nous parler de la dimension internationale de votre carrière et notamment au regard de la francophonie ?

 

Professeur André Cabanis : Quand je suis arrivé à l’Université, il n’y avait aucune coopération internationale. À l’époque, la seule chose qu’il y avait c’était une coopération avec l’Université de Barcelone au titre du droit comparé. Le doyen de l’époque, ensuite président de l’Université, Gabriel Marty, avait une incontestable dimension internationale. Mais ça ne concernait pas l’ensemble de l’université. C’est progressivement que l’Université s’est ouverte et je l’ai accompagnée, parfois précédée. Cette dimension internationale est tout à fait intéressante. Certains collègues imaginent des voyages somptueux dans des conditions de grand confort et très rémunérateurs. La coopération internationale ce n’est pas du tout cela. Dans les pays en développement, elle se déroule souvent dans des conditions un peu rustiques. Mais c’est très intéressant par les contacts que cela permet avec des collègues qui sont à la fois très différents et très semblables dans la mesure où, notamment dans les pays que je fréquente, en Afrique et en Asie du sud-est, c’est la tradition universitaire française qui domine. Rien ne vaut non plus le contact avec des étudiants étrangers qui sont à la fois intéressants et très curieux. Autant les étudiants toulousains en cours ne posent pas de questions, hésitent à intervenir, autant les étudiants d’Afrique et d’Asie interviennent de façon très massive. Il faut parfois arrêter les questions pour pouvoir poursuivre le cours.

 

Le Décodé : Vous avez donc connu le Doyen Gabriel Marty.

 

Professeur André Cabanis : Oui, il est resté longtemps à la tête de la Faculté, puis de l’Université. C’était une très forte personnalité, très brillante et en même temps un grand avocat. Il n’est pas évident de mener de front les deux carrières. En revanche, je ne suis pas tout à fait assez vieux pour avoir connu Cujas.

 

Le Décodé : Est-ce que vous voyez d’un bon œil les réformes qui se sont produites à l’université notamment d’un point de vue de l’anglais, de l’École d’économie (Toulouse School of Economics) et de l’IAE nouvellement rebaptisée Toulouse School of Management ?

 

Professeur André Cabanis : Il faut s’adapter ! Dans la mesure où cela correspond à une tendance mondiale, il ne faut pas se mettre en retrait. Je n’ai pas du tout d’hostilité à l’égard de l’utilisation de l’anglais, d’autant plus que je ne le parle pas, bien qu’on me l’ait beaucoup enseigné. Si l’enseignement des langues étrangères apprenait à parler les langues étrangères, cela se saurait. Les économistes ont mené une politique de qualité, que j’ai vu se déployer il y a trente ans. Cela a été un travail de longue haleine. Ils ont décidé de recruter systématiquement les meilleurs autour de Jean-Jacques Laffont et cela a donné des résultats remarquables. Au début, à Toulouse, l’on n’a pas mesuré ce qui commençait mais à l’étranger, les collègues ne s’y sont pas trompés. Je me souviens, visitant l’Université du Québec à Montréal, dans les années 1980, que l’on y parlait déjà de l’École d’économie de Toulouse. La gestion suivra sans doute le même chemin. Qui pourrait regretter de travailler dans une Université qui bouge et qui s’affirme parmi les premières au plan international ?

 

Le Décodé : Vous avez dirigé l’Institut d’Étude Politique (IEP) de Toulouse pendant quinze années, pouvez-vous nous résumer un peu cette période de votre vie ?

 

Professeur André Cabanis : Ce n’était pas une période facile, de 1980 à 1995, une période de crise économique et de diminution des crédits. Mais l’IEP est une institution tout à fait passionnante : le directeur connaît tout le monde. On se souvient de la formule de Voltaire qui disait qu’il fallait être soit le tsar de Russie qui ne connaît aucun de ses sujets, soit le prince de Monaco qui les connaît tous. A l’IEP, c’est la seconde situation. Tout ce qu’on fait est en prise directe. En quinze ans on a fait pas mal de chose : le budget a été plus que multiplié par dix ; le nombre de candidats à l’entrée a triplé ; le nombre d’enseignants a doublé ; on a mis en place des troisièmes cycles (master II aujourd’hui), les collègues de l’Université voulaient muter chez nous, je crois que l’ambiance était agréable, etc. L’IEP est aussi un lieu d’accueil privilégié pour organiser des conférences, susciter des débats, prendre des initiatives. À l’Université c’était plus lourd, plus compliqué, c’est une institution plus massive.

 

Le Décodé : Danielle votre épouse est aussi universitaire en droit, comment vivez-vous cette situation ?

 

Professeur André Cabanis : Le mieux que je peux et réciproquement. Danielle s’est beaucoup occupée des relations internationales de son côté et notamment de l’accueil des étudiants étrangers avec un service qu’elle a fondé dans notre Université après que le président Isaac lui ait confié cette responsabilité. Nous avons essayé autant que possible de ne pas être trop proches dans le travail. Quand j’étais directeur de l’IEP, elle dirigeait le service de la mobilité internationale à l’Université. Quand je suis revenu à l’Université, elle a dirigé ce service à l’IEP.

 

Le Décodé : Vous avez eu un rythme très intense durant votre carrière – vous avez beaucoup publié, beaucoup voyagé – comment êtes-vous arrivé à garder ce rythme-là avec une vie de famille riche. Est-ce que vous avez une potion magique ?

 

Professeur André Cabanis : Je ne sais pas si j’ai autant travaillé que vous dites. Il faudrait demander plutôt à Danielle. Je ne me suis pas beaucoup occupé de ma famille jusqu’à ma retraite. Mes filles ne paraissent pas m’en avoir gardé rancune. Pour tout dire, c’est Danielle qui a tout fait. Je m’occupe davantage maintenant de mes petits-enfants. Je me rattrape.

 

Le Décodé : Quelle est la chose la plus étonnante ou incroyable qu’un étudiant vous ait demandée ?

 

Professeur André Cabanis : Quelques souvenirs me reviennent en mémoire, à tous égards dans le désordre. Un étudiant m’a demandé si on ne pouvait pas inviter Jean-Marie Le Pen pour une conférence. A l’époque (car maintenant il est plus ou moins oublié) c’était vraiment un personnage très suspect, pour ne pas dire plus. J’ai répondu : « je ne pense pas que ça soit une très bonne idée ». Autre anecdote : le père d’un étudiant m’a offert un stylo de très grand prix après que je l’ai reçu pour lui donner des conseils pour son fils. Je le lui ai renvoyé en lui disant que je lui demandais de le reprendre avec la même simplicité que je mettais à le lui rendre. Finalement, rien de très incroyable.

 

Le Décodé : Sartre disait que l’enfer ce sont les autres et un autre auteur, dont le nom nous échappe, a dit que, pour un universitaire, ce sont les collègues.

 

Professeur André Cabanis : C’est pour le moins très exagéré. Je suis très attaché à de grandes institutions comme notre Université. Je n’ai jamais voulu être en poste à l’IEP parce que dans les institutions universitaires de taille trop réduite, la cohabitation est parfois plus difficile. On est, si l’on peut dire, tout le temps les uns sur les autres et des haines recuites peuvent naître. Alors que dans une Université comme la nôtre, on se voit quand on a envie de se voir. Je l’ai constaté en fréquentant d’autres milieux professionnels : les professeurs d’université sont dans l’ensemble des gens intéressants et d’un niveau intellectuel plutôt supérieur à la moyenne.

 

Le Décodé : Vous vous habillez très bien, vous avez un comportement très sérieux dans le travail, très élégant, un grand respect de vos collègues, des étudiants, de l’institution. Est-ce que cette forme ne se perd pas aujourd’hui ?

 

Professeur André Cabanis : Ça n’a aucune importance. Autrefois nous faisions tous cours en toge. À un moment je l’ai abandonnée : ce n’était pas commode parce que je faisais cours sur plusieurs sites et la toge ne suivait pas. Puis la plupart ont fait cours en veste et cravate. Puisque vous vous intéressez à la tenue des professeurs, je vous dirais que ce n’est pas une question que l’on aurait posée il y a trente ans. L’habillement est aujourd’hui beaucoup plus codé qu’autrefois. Autrefois, on portait la toge et il n’y avait pas de problème à se poser. Ensuite on a mis une veste et une cravate, la cravate pouvant constituer un petit élément de fantaisie. Alors que maintenant, quand je regarde les collègues, je constate que c’est très calculé. Même le négligé est très étudié. Il y a plus de fantaisies mais aussi plus d’attention. C’est finalement plus formel qu’autrefois. Il en va de même chez les étudiants : autrefois, nous étions tous en veste et cravate et nous n’y portions aucune attention. Les filles : en jupe et chemisier très boutonné. Maintenant les étudiants et les étudiantes sont beaucoup plus soignés et sophistiqués. Ce n’est pas désagréable mais cela doit leur prendre plus de temps.

 

Le Décodé : Et lors des épreuves orales, on attend peut-être un certain effort des étudiants ?

 

Professeur André Cabanis : Oui un peu plus de classicisme peut-être. Mais le problème ne vient pas tellement de l’Université elle-même que l’utilité à les préparer à entrer, le moment venu, dans un milieu professionnel. Il faut qu’ils puissent s’y intégrer, avec des codes à découvrir et à respecter, du moins en attendant d’y être tout à fait reconnus et insérés. Alors ils pourront les transgresser. Les codes vestimentaires sont de nos jours beaucoup plus compliqués qu’ils ne l’étaient il y a trente ans. Maintenant, on voit bien que les gens observent la façon dont vous êtes habillés et vous jugent à partir de cela. Je suis trop paresseux pour m’en préoccuper. Quand j’avais sept ans, ma maman m’a acheté un blazer pour être servant de messe à l’école Saint-Stanislas. Depuis, je n’ai jamais quitté mon blazer, sensiblement plus ample maintenant.

 

Le Décodé : Si vous n’aviez pas embrassé la profession d’universitaire, quel métier auriez-vous souhaité exercer ?

 

Professeur André Cabanis : J’ai vraiment beaucoup de peine à imaginer que j’aurais pu faire autre chose. J’ai fait cela pendant cinquante ans et donc cela m’est un peu difficile de penser que j’aurais pu avoir un autre destin. Je reste quand même conscient des limites de l’exercice. On connaît la formule américaine : si on sait faire quelque chose, on le fait ; si on ne sait pas le faire, on l’enseigne ; si on ne sait pas enseigner, on fait de la pédagogie.

 

Le Décodé : La prochaine question, je vous la confie… de canard ! Pourriez-vous vous poser une question ?

 

Professeur André Cabanis : Un calembour ! C’est devenu si rare ! Quel est mon vœu pour les vingt prochaines années ? J’aimerais être là pour le 800ème anniversaire de l’Université, en 2029. À cette époque, je ne viendrai plus à l’Université depuis longtemps et ce sera amusant d’y aller en spectateur. Je me suis pas mal occupé du 750ème anniversaire en 1979 : j’ai fait à l’époque une petite présentation de l’histoire de l’Université, que je vois très fréquemment utilisée quoique pas toujours citée. Cela m’amuserait d’assister au 800ème anniversaire. Il va falloir que je m’accroche… et ne pas être trop abimé ! La première fois que j’ai entendu parler de ma retraite, c’était en 1980 à une réunion des directeurs et doyens qui, cherchant à évaluer le nombre de postes qui allait se libérer, se sont mis à se demander quand est-ce qu’ils partiraient à la retraite. D’ailleurs, tous ceux qui étaient là sont morts aujourd’hui. Leurs réponses étaient : 1988, 1992… J’ai murmuré que je partirai à la retraite en 2015 et j’ai senti un peu d’hostilité. On m’a de nouveau reparlé de ma retraite quand j’ai quitté l’IEP en 1995 : « alors vous allez prendre votre retraite ? » -« Non, j’en ai encore vingt ans ! » On comprend que j’ai de la peine à partir. Mais rassurez-vous, comme disait de Gaulle : je finirai bien par mourir.

 

Le Décodé : On n’imagine mal les universitaires manifester avec des lycéens contre une réforme des retraites…

 

Professeur André Cabanis : Je connais d’excellents collègues qui ont envie de prendre leur retraite !

 

Le Décodé : Vous racontiez une blague aux étudiants lorsqu’ils faisaient tomber les strapontins dans certains amphithéâtres…

 

Professeur André Cabanis : Oui, ils mettaient leurs pieds sur le siège devant eux, doté d’un puissant ressort, et quand ils le lâchaient, ça faisait un grand claquement. C’était involontaire mais je souhaitais qu’ils pensent à faire attention. Je leur disais : « Et d’un ! » Puis, je leur racontais l’histoire du chevalier qui ramène sa jeune épouse chez lui. Le cheval bronche une première fois, le chevalier dit : « et d’un ! ». Le cheval bronche une deuxième fois : « et de deux ! ». Le cheval bronche une troisième fois : « et de trois ! ». Il abat le cheval. Son épouse lui dit : « mais quand même, c’était notre seul cheval, notre unique patrimoine… » Le chevalier se retourne vers elle et lui dit : « et d’un ! ». C’était pour qu’ils se souviennent de ne pas recommencer.

 

Le Décodé : Nous avons épuisé nos questions !

 

Professeur André Cabanis : Je n’aurai même pas eu l’occasion de vous dire : « Et d’un ! » Merci bien alors !

 

Le Décodé : C’est nous qui vous remercions !

 

Propos recueillis par Thomas Bertrand et Guillaume Brouquières.


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