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L'Europe des 27 face à la question de l’immigration :

Les invasions sur le territoire européen sont reconnues par tous les historiens comme ayant eu un rôle capital dans la formation de l'Europe. C'est ce qu'énoncent Jean Carpentier et François Lebrun dans leur ouvrage Histoire de l'Europe. Ces invasions ont entraîné l'arrivée de nouvelles populations, dont les Germains, les Slaves, les Vikings ou encore les Hongrois.
Au début du XXIe siècle, après l'écroulement du communisme, l'Europe avait le champ libre pour réaliser son rêve ancestral d'une Europe unie et par conséquent capable de collaborer, de coopérer. Néanmoins, à l'échelle interne, l'irruption tout aussi soudaine que prévisible du populisme demeure un véritable frein à cette idée : Italie, Hongrie, mais aussi Autriche, Pays-Bas…D'un autre côté, la question kurde pèse aussi comme une menace au-dessus de l'Europe tant celle-ci n'arrive pas à s'accorder sur la politique étrangère à adopter... Pour réussir à dépasser les difficultés futures, l'Europe doit débuter par répondre à celles qui l'empêchent d'avancer.


L'enjeu de l'immigration constitue ainsi un enjeu majeur, central. Face à cet enjeu, l'UE s'est organisée par l'intermédiaire de l'agence « Frontex». La décennie prochaine sera déterminante quant à la gestion de cette question. Relever ce défi migratoire passe par une coopération parfaite au sein de l'Union européenne entre les Etats membres.

 

Le défi «Frontex»:

 

De quoi s’agit-il ?

 

Il s’agit de l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union Européenne, elle est surnommée de manière plus simplifiée « Frontex». Elle doit gérer les flux de population migrante qui tentent de franchir les frontières de l'Union Européenne autant par voie maritime que par voie terrestre.

 

Une organisation européenne, Frontex, à la « dérive » ?

Son pouvoir, d'un point de vue du droit de l'union, n’a cessé de s’accroître dernièrement, néanmoins une enquête récente menée par plusieurs journalistes démontre un manquement au niveau des droits fondamentaux.

Cette enquête a été menée par des journalistes anglais travaillant pour le « Guardian» associés au site d’investigation allemand «Correctiv». Et cette enquête est assez révélatrice puisque certains rapports propres à l’agence Frontex font état de violation des droits fondamentaux de réfugiés.

 

En effet, les sauvetages effectués en mer seraient remis en doute, notamment car ils manqueraient d’une transparence suffisante. En effet, le « Correctiv» affirme qu’il existe «un terrible doute, dont les sauveteurs en mer parlent à demi-mot et qui entame la conscience de l’Europe […]». En 2017, une plainte a été également déposée par Arne Semsrott (un journaliste allemand) ainsi que par la militante espagnole Luisa Izuzquiza contre Frontex pour « manquement à l’obligation de transparence ».

 

Quels enjeux à terme ?

 

Le premier enjeu consisterait à lever les doutes en menant des actions de sauvetage en coopération avec les ONG (organisations non-gouvernementales), qui travaillent d’arrache-pied et souvent contre les États membres ainsi que la législation européenne. Les ONG estiment effectuer un travail que Frontex ne réaliserait pas, toutefois Frontex s'en défend.

 

L’exemple récent d’Aquarius (bateau de sauvetage appartenant à « SOS Méditerranée ») démontre l’incapacité totale de Frontex à « prendre le taureau par les cornes », en contraignant les États membres de l’UE à accueillir sans délai puis à se répartir de manière proportionnelle les migrants venus surtout d’Afrique, au nom du droit d’asile relatif aux articles 67, 78, et 82 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Frontex a notamment critiqué, décrié les actions de l’Aquarius accusé de « complices des passeurs de migrants ».

 

Un tel climat de défiance nuit aux actions de l’Union européenne. En outre, une meilleure coordination entre les États membres et l’agence Frontex permettrait à celle-ci d’être accréditée de plus de légitimité dans les années à venir, principalement face aux prochaines vagues d’arrivées que va devoir gérer l’Union européenne d'ici à 2030.

 

Enfin, Frontex est fortement décriée par l’ONG « SOS Méditerranée », qui s'estime bien plus transparente au sujet de ses opérations de sauvetage en mer méditerranée, grâce particulièrement aux nombreux témoignages récoltés. En conséquence, l’importance de cette ONG démontre ainsi le manque de poids de l’agence Frontex. Celle-ci doit nécessairement se réorganiser en profondeur dans les prochaines années, pour réaffirmer son rôle. C’est un des défis de l’Union européenne, mais un défi majeur, vital même car le temps presse.

 


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