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La cause environnementale en marche avec Greta Thunberg

Il était une fois, une planète bleue plus si bleue, des villes vertes pas si vertes, et un volet environnemental quasiment absent des programmes électoraux de nos chers politiques. À l’heure où les traditionnelles organisations non-gouvernementales internationales de protection de l’environnement semblent à la dérive, une figure se dresse au milieu de la foule pour en prendre le leadership. Au len

L’émergence du mouvement « Greta Thunberg »

 

Le nouveau visage du militantisme écologique est féminin, et il porte des couettes. S’il est une chose dont le monde puisse être sûr c’est que Greta Thunberg, jeune suédoise de seize ans, a déjà tout d’une grande, et même des plus grands. Une force de persuasion digne des plus grands diplomates, un charisme à faire pâlir de jalousie plus d’un homme politique, et la passion caractéristique de la jeunesse pour avantage premier, l’adolescente sait ce qu’elle veut et entend bien le dire à haute voix. Ce qu’elle exige, c’est de mettre un terme à la crise climatique. Et maintenant, en plus de ça. Flash-Back sur l’ascension d’une étoile montante.

 

Marquer l’Histoire, ça commence par de petites actions, à une petite échelle. Greta l’a bien compris et c’est d’abord sur sa propre cellule familiale qu’elle s’est entraînée, déterminée à la convaincre de réduire puis cesser sa consommation de viande. Ce qu’ils ont fait, bien entendu. Puis, la jeune fille s’est progressivement attelée à convaincre toujours plus de gens, et a pris sa plume lors d’un concours organisé par un quotidien suédois dont le but était de rédiger une lettre ouverte sur l’état actuel du climat pour attirer l’attention des jeunes ; ce qui lui a permis d’être approchée par des personnes d’influence désireuses de faire bouger les choses. C’est ainsi que la tornade Thunberg s’est mise en marche.

 

L’exportation du mouvement de grève pour le climat sur la scène internationale

 

« Vous n’êtes pas assez matures ». Ces mots n’ont pas été prononcés par votre ex, ou par un de vos chargés de travaux dirigés, mais bel et bien par la suédoise à couettes et pas n’importe où : à Katowice en deux-mille-dix-huit, lors de la COP24 (Conférence sur les changements climatiques). Le sommet est par ailleurs organisé par les Nations Unies, témoignant ainsi de sa portée universelle et de son importance. Ainsi, Greta a frappé fort, et de la façon la plus pacifiste qui soit : par le dialogue, l’éducation, l'ouverture d’esprit, la recherche d’informations.

 

Nous sommes en deux-mille-dix-huit, le vingt août. Greta Thunberg fait le piquet de grève devant le Parlement suédois et ses revendications sont simples : elle cessera de se rendre à l’école jusqu’aux prochaines élections de septembre et somme les futurs élus de réduire les émissions de dioxyde de carbone causées par l’Homme et responsables d’événements dramatiques comme les incendies ravageant la Suède. Les revendications d’une si petite personne auraient pu passer à la trappe, mais c’est en réalité tout le contraire qui s’est produit : son histoire a été relayée par les médias internationaux et imitée par de nombreux pays comme l’Australie, l’Allemagne, l’Espagne ou encore la France. Les étudiants du monde entier sont désormais invités à ne plus se rendre en cours le vendredi. Ainsi naît le mouvement de grève étudiante pour le climat. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en décembre deux-mille-dix-huit, plus de vingt-mille étudiants se mettent en grève dans plus deux-cent-soixante-dix villes dans des pays comme le Japon, l’Allemagne ou l’Australie. La mobilisation internationale du quinze mars deux-mille-dix-neuf se déploie en plus de deux-mille événements dispersés dans cent-vingt-trois pays, sur tous les continents. En France, elle aura rassemblé plus de cent-quatre-vingt-quinze-mille participants de deux-cent-vingt-et-une villes différentes.

Si l’éducation est l’arme principale de Greta pour ouvrir les consciences, elle se sert également de son double tranchant comme menace : les étudiants doivent déserter leurs écoles pour protester contre l’inaction des États en matière de réchauffement climatique.

 

Lorsque la jeune adolescente clame haut et fort : « Je veux que vous paniquiez » lors du Sommet de Davos au mois de janvier, l’on pourrait la confondre avec un petit tyran, mais force est de constater que la gamine n’a pas peur de déclencher la sonnette d’alarme devant un grand nombre de dirigeants politiques. Cette panique devait trouver son origine dans le rapport du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC) qui, en octobre deux-mille-dix-huit, publiait un rapport sur la nécessité de limiter le réchauffement global à 1,5°C. À +3°C ; la situation causerait une montée d’un mètre du niveau des océans, l’extinction de masse des espèces animales et végétales et une quasi incapacité à nous nourrir.

 

L’affaiblissement de la crédibilité des ONGI de protection environnementale

 

« Greenpeace, Sea Shepherd : terroristes ou humanistes ? ». Si cette question trouve un écho dans bon nombre d’esprits indécis sur le sujet, ce n’est pas seulement parce qu’elle a fait l’objet d’un sujet donné lors du Concours de plaidoiries Oratio Capitole, mais bel et bien parce que les agissements des organisations non-gouvernementales internationales de protection de l’environnement, ou du moins des membres les plus extrêmes d’entre elles, sont de plus en plus critiquables, voire douteux.

 

Il convient par exemple d’évoquer le cas de militants de Greenpeace qui, dans la nuit du jeudi douze octobre deux-mille-dix-sept, se sont introduits à l’intérieur d’une centrale nucléaire en Moselle pour y allumer un feu d’artifice dans le but de dénoncer la facilité d’accès du bâtiment chargé de radioactivité. Les conséquences auraient pu être dramatiques. L’on peut également évoquer le cas de Paul Watson, dirigeant du groupe Sea Shepherd, dont la liberté de circulation se trouve réduite par un mandat d’arrêt international émis par le Costa Rica en réaction à des faits de « manœuvre dangereuse d’un navire » et de « conspiration d’abordage » ayant eu lieu au Japon en deux-mille-deux.

 

Il est donc légitime de se demander si l’emploi de la force peut trouver un véritable écho dans les consciences de jeunes adultes dont le mode d’expression n’est plus la violence. De plus, comment leur est-il possible de se reconnaître dans des leaders vieillissants qui ne renouvellent pas leur façon d’agir et peinent de plus en plus à se faire entendre et à trouver une véritable crédibilité ?

 

Le facteur jeunesse, critère fédérateur des populations estudiantines

 

Lorsque l’on regarde de plus près les statistiques, force est de constater que la part d’étudiants dans le monde ne cesse de croître, n’en déplaise aux réactionnaires qui pensent encore que le « je-m’en-foutisme » sévit chez les 16-25 ans et que nous causerons la perte de notre génération et de celles à venir.

 

En effet, en deux-mille-seize, l’Institut Statistique de l’UNESCO révélait que l’effectif d’étudiants dans le monde s’élevait à deux-cent-douze-millions et que, plus encore, l’on devait s’attendre à ce qu’il dépasse les deux-cent-quatre-vingt-dix-millions en deux-mille-vingt-cinq. Une part de la population sans cesse croissante et, il faut le reconnaître, de plus en plus sensibilisée aux problématiques du réchauffement planétaire. Ainsi, nombre de jeunes se tournent vers des alternatives écologiques dans tous les domaines de la vie quotidienne, comme par exemple dire « non » au géant Google et lui préférer Ecosia, le moteur de recherche écoresponsable permettant d’allier la technologie avec la plantation d’arbres dans les zones dévastées par la déforestation, ou encore Lilo qui finance des projets sociaux et environnementaux en reversant la moitié de son chiffre d’affaires à des projets choisis par les utilisateurs.

 

Les jeunes choisissent donc des façons ludiques d’œuvrer pour l’environnement. Il est vrai que la voix de Greta ainsi que l’avènement des réseaux sociaux n’y sont pas pour rien. La jeune fille déclarait au Sommet de Davos que « Les jeunes doivent réaliser que leur avenir est en péril (…) Ils doivent faire quelque chose, se mettre en colère et transformer cette colère en action. ». Ce cri du cœur a alors trouvé une résonance particulièrement médiatique avec le hashtag #FridaysForFuture lancé par les Millennials hyper connectés qui peuvent enfin mettre leurs compétences d’information et de communication au service de la bonne cause.

 

Ce qui est sûr, c’est que Greta est en chemin pour devenir la figure mondiale de l’activisme pacifiste, et même un futur Prix Nobel de la Paix en ce que l’idée a été soumise en mars deux-mille-dix-neuf par trois députés norvégiens. Elle suit les traces de Malala Yousafzai qui, en deux-mille-quatorze, était récompensée par la même distinction à l’âge de dix-sept ans. Nommée en décembre deux-mille-dix-huit par le Time Magazine comme l’une des vingt-cinq adolescents les plus influents du monde, la jeune femme pourrait bien être en passe de détrôner toutes les Kylie Jenner en ce bas monde pour attirer l’attention sur une cause commune à tous : la Terre est en feu, et nous sommes les seuls à pouvoir éteindre l’incendie qui la ravage.

 

Malaurie Rabet


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