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Les programmes économiques des candidats à la présidentielle

Les élections présidentielles en France arrivent et si vous êtes encore douteux ou si vous n’avez pas eu le temps de lire les programmes des candidats nous vous proposons une synthèse autour des axes principaux tels que l’emploi, l’Europe, les entreprises et l’industrie ainsi que la protection sociale. Pour ce faire nous avons choisi le 5 premièrs candidats en tète en nous basant sur les sondages réalisés par l'Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud Radio . En effet, à ce jour les intentions de vote pour le premier tour montrent que Marine Le Pen (24,5 points) est à la tète, suivi de Emmanuel Macron (23,5 points), François Fillon (18,5 points), Jean-Luc Mélenchon (17,0 points) et enfin Benoit Hamon (9,5)[1]. Le sondage considère qu’au deuxième tour il y aura Marine Le Pen et Emmanuel Macron.

 


Marine Le Pen et le « patriotisme économique »


Un de ses objectifs est de favoriser la France, les citoyens et les produits français dans un univers mondialisé. Pour ce faire elle propose par exemple
la création d’une taxe sur les embauches de salariés étrangers et l’élimination de la directive des travailleurs détachés. Elle refuse les traités de libre-échange (TAFTA, CETA) et se montre favorable au développement  des circuits courts de la production et la consommation en réorganisant les filières. Ainsi elle propose d’appliquer le “patriotisme économique” aux produits agricoles français à travers la commande publique (Etat et collectivités) et l’interdiction des produits étrangers ne respectant pas les normes françaises. Les questions européennes doivent être revues au profit de la « préférence nationale », la sortie de l’euro doit se faire par référendum. Elle veut privilégier l’économie réelle face à la finance spéculative à travers une coopération entre l’industrie et l’Etat. Elle prône un soutien à l’effort d’investissement en infrastructures, en particulier dans la ruralité et refuse la vente des actifs stratégiques détenus par la puissance publique. Elle souhaite ancrer l’innovation en France en empêchant en cas de subvention publique que la société soit cédée à une société étrangère pendant dix ans et en allégeant la complexité administrative et fiscale pour les TPE-PME. Enfin elle souhaite créer un secrétariat d’Etat dédié aux mutations économiques liées aux nouvelles technologies. La candidate est opposée à l’augmentation du SMIC, plaide pour l’abrogation de la loi El-Khomri et le maintien des 35 heures. Elle vise  aussi la création du dispositif "premier emploi" qui exonère totalement de charges la première embauche d’un jeune de moins de 21 ans par une entreprise et ce pour un délai maximum de deux ans. Pour la protection sociale elle souhaite réserver les minimums sociaux aux Français et fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans.


Emmanuel Macron et la relance de la croissance


Il propose de réformer la formation professionnelle et souhaite poursuivre la généralisation de la garantie jeunes. Il s’est donné comme objectif la baisse du chômage. Il propose la création des Emplois francs dans les quartiers défavorisés et prioritaires avec l’octroi d’une prime de 15.000 euros sur trois ans à n’importe quelle entreprise qui recrutera en CDI un habitant d’un de ces quartiers. S’agissant du SMIC il veut aussi le maintenir à son niveau actuel et souhaite
conserver la durée légale du temps de travail à 35 heures.


Pour l’Europe il veut la démocratiser tout en la renforçant : protection des frontières au niveau européen, défense européenne, budget et Parlement de la zone euro, droits sociaux européens. Il souhaite ainsi l’instauration d’un mécanisme de contrôle des investissements étrangers dans les secteurs stratégiques et lutter contre l’optimisation fiscale des grands groupes numériques.


Il est favorable aux traités de libre échange (CETA) et souhaite redéfinir les règles du détachement des travailleurs. Il propose
le « Buy European Act » en réservant l’accès aux marchés publics européens aux entreprises qui localisent au moins la moitié de leur production en Europe.


Il prône la création d’un
Fonds pour l’industrie et l’innovation de 10 milliards d’euros. Il propose aussi de supprimer le régime social des indépendants pour l’adosser au régime général. Il souhaite la concentration des aides à l’innovation au sein de la banque publique d’investissement (Bpifrance).


Il se montre favorable au transfert de la gestion de l'assurance-chômage à l'Etat et propose de ne
pas modifier le montant des pensions de retraite. Il souhaite augmenter le minimum vieillesse de 100 euros par mois, étendre les allocations chômage tout en les conditionnant et augmenter de 50% la prime d’activité.

 


François Fillon et le redressement économique de la France


Le projet de François Fillon souhaite la baisse de la dépense publique avec notamment la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires et la baisse des impôts (impôts sur le revenu, 
impôts sur les sociétés, suppression de l’ISF). Pour l’Europe il souhaite  l’harmonisation fiscale des états membres de l’UE et l’arrêt de son élargissement. Il refuse les traités de libre-échange : TAFTA et CETA. Il souhaite créer un Fonds monétaire européen pour permettre à l’Europe d’être indépendante du FMI. Pour l’emploi il propose que la “garantie jeunes” soit accordée sous certaines conditions. Il vise le renforcement de l’alternance et propose de ne pas toucher le SMIC. Pour lui une rénovation du contrat de travail et des règles de licenciement économique sont indispensables pour assurer la compétitivité des entreprises. Par ailleurs il se montre favorable au renforcement de l’économie sociale et solidaire. Pour la protection sociale il propose la création d’un dossier social unique ainsi que la création d’une allocation sociale unique regroupant plusieurs aides ; revenu de solidarité active, allocation spécifique de solidarité, prime d’activité et allocation logement. Il souhaite aussi introduire la dégressivité des allocations chômage, et réformer le RSI en le transformant en une Caisse de Protection des Indépendants (CPI). Il veut faire passer progressivement l’âge légal de retraite à 65 ans mais souhaite revaloriser les petites pensions de 10 %.


Jean Luc Mélenchon et la France insoumise

 

Il souhaite réaffirmer le CDI comme norme du contrat de travail et lutter contre le temps partiel contraint qui touche 80 % des femmes. Il propose d’interdire le versement de dividendes dans les entreprises ayant recours à des licenciements économiques. Il veut remplacer les « emplois d’avenir » par un « contrat jeune » d’une durée de cinq ans, dans le secteur non marchand et public, ouvrant droit à une formation qualifiante en alternance ou à une préparation aux concours de la fonction publique. Il vise l’instauration d’un « droit opposable à l’emploi » en faisant de l’État l’employeur en dernier ressort en cas de chômage de longue durée. Il souhaite augmenter le SMIC de 16% et se montre favorable à la réduction du temps de travail. Par ailleurs il a la volonté de généraliser l’économie sociale et solidaire. Il souhaite renégocier les traités existants, en particulier le pacte de stabilité et l’indépendance de la Banque centrale européenne (BCE), pour proposer de nouvelles règles anti-austérité et plus protectionnistes. Il veut restaurer la retraite à 60 ans ainsi qu’une « sécurité sociale professionnelle » garantissant une continuité de revenu en cas de perte d’emploi. Il propose une allocation d’autonomie pour les 18-25 ans, un versement simplifié du RSA et une revalorisation des minima sociaux pour dépasser le seuil de pauvreté (840 euros).

 

Benoit Hamon et l’étendu de la protection sociale.

 

Il propose l’instauration du droit à un congé formation d’un an et d’augmenter le SMIC. Il souhaite remplacer la loi El-Khomri et créer un fonds de transition travail. S’agissant de l’économie sociale et solidaire il propose de créer 500 000 emplois, d’augmenter les subventions aux mouvements associatifs et de la valoriser dans l’attribution des marchés publics. Il propose de lancer un plan d’investissements européen de 1 000 milliards d’euros, de mutualiser une partie des dettes souveraines européennes et de soutenir un « Buy European Act ». Il refuse la ratification des traités TAFTA et CETA et demande une révision de la directive sur les travailleurs détachés. Il propose une taxe sur les transactions financières et la création d’un SMIC européen ainsi que la l'harmonisation fiscale en Europe. Pour l’industrie il propose de créer une taxe sur les robots pour alimenter le fonds de transition travail, renforcer les aides au développement des TPE-PME-PMI par la Banque Publique d’Investissement et obliger les entreprises qui délocalisent à rembourser les aides publiques. Il souhaite consacrer 3 % du PIB à la recherche et développement et créer un statut pour les travailleurs indépendants. Il souhaite imposer 50% de salariés dans les conseils d’administration et développer des maisons des entrepreneurs. S’agissant de la protection sociale, il défend le projet du revenu universel d’existence (RUE) et l’augmentation des minima sociaux de 10%  ainsi que le maintient de l’âge de départ à  la retraite.

Il est évident que nous ne pouvons pas faire une analyse exhaustive des programmes des candidats car ils touchent beaucoup de sujets importants. Néanmoins nous avons essayé de donner un aperçu des sujets économiques. Quel est le meilleur programme ? Nous ne pouvons pas nous prononcer. Toutefois l’iFrap un think tank dédié à l’analyse des politiques publiques a réalisé une étude sur le possible impact des programmes économiques des candidats. D’après les résultats obtenus le programme de François Fillon “apparaît comme le plus efficace” car “il fait le choix d'une stratégie de baisse des dépenses publiques accompagnée d'un contre-choc fiscal d'ampleur…”. Le programme de Macron est jugé “équilibré”, mais sa stratégie “ne se révèle pas la plus pertinente”. S’agissant des trois autres candidats ; Benoît Hamon, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon  le think tank se montre réticent, dans la mesure où “leurs programmes respectifs sont largement basés sur une hausse importante des dépenses publiques et mènent à un dérapage des déficits”.


Certes le programme économique de ces candidats est important et aura un impact sur le pays. Mais il ne faut pas perdre de vue qu’ils ne sont qu’une partie des programmes des candidats et que la croissance économique ne doit pas se faire au détriment des conditions de vie et des droits de l’homme. Quoi qu’il en soit le choix est à vous…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Références

 

- Crouzel, Visot (2017) « François Fillon a le programme économique le plus efficace selon l’iFrap »  Le Figaro : économie 20/03/2017. En ligne http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/03/19/20002-20170319ARTFIG00173-francois-fillon-a-le-programme-economique-le-plus-efficace-selon-l-ifrap.php. Consulté le 08/04/17

 

- Dagorn, Damgé, Pommiers (2017) « Présidentielle : quelles sont les priorités des programmes des onze candidats ? »  Le Monde ; les décodeurs  04/04/2017 En ligne : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/04/04/presidentielle-quelles-sont-les-priorites-des-programmes-des-onze-candidats_5105893_4355770.html. Consulté le 08/04/2017

 

- Damgé, Pommiers (2017). Présidentielle 2017. “Fillon, Macron, Le Pen… quels sont les programmes des cinq principaux candidats à la présidentielle 2017?” Le Monde  20/03/2017 En ligne :http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/03/20/presidentielle-quels-sont-les-programmes-des-cinq-principaux-candidats_5097681_4854003.html. Consulté 06/04/2017

 

- Le Monde. Election présidentielle 2017 ; comparez les programmes des candidats à l’élection présidentielle. En ligne : http://www.lemonde.fr/programmes/. Consulté le 06/04/2017

 

- Paris Match « Les présidentielles en temps réel ». En ligne : http://www.parismatch.com/La-presidentielle-en-temps-reel. Consulté le 08/04/2017

 


[1] Ces chiffres ont été retenus lors de l’écriture de cet article. Pour avoir les chiffres en temps réel consulter le site de http://www.parismatch.com/La-presidentielle-en-temps-reel.


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