Retour sur une rencontre citoyenne avec les eurodéputés de l’euro circonscription Sud-Ouest.
Dans le cadre de la soirée débat organisée à la salle Barcelone du 21 septembre par L'Institut Jacques Delors, le Comité de liaison du Sud-Ouest du mouvement européen, Le Mouvement Européen – France, Les Jeunes Européens – Toulouse et l’École européenne de droit – European School of Law, nous avons eu l’opportunité de rencontrer les eurodéputés José Bové du groupe des Verts/Alliance libre européenne, Joëlle Melin du groupe Europe des Nations et des libertés et Virginie Rozière du groupe de l'alliance progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement. Qu'en était-il de leurs bilans, de leurs visions des défis européens, et notamment celui de la politique migratoire.
"On a tout un relai pédagogique qui vise à rapprocher l'UE des citoyens"
Ouvrait Gabriel Pelisson, représentant des Jeunes Européens. Initiative surement rattachable a la richesse des débats. Sur le point de l'explication de la chose européenne, il fut rejoint par Claire Versini, responsable des événements et des actions citoyennes & pédagogiques à l’Institut Jacques Delors, qui présenta l'initiative "des visages sur des clivages". Initiative qui vit le jour "Parce qu'il s'agissait de mettre des visages sur des clivages qui ont lieu au parlement européen" et cela sur plusieurs enjeux emblématiques dont "le secret des affaires, la répartition des réfugiés, le TTIP". "Ce que les eurodéputés ont voté, étaient-ils présents ?
"Un véritable regard sur l'activité parlementaire des élus européens"
"L'UE qui n'est pas une prison des peuples" & "L'appartenance de notre pays à l'Union est un trésor à préserver"
Ajoutait très clairement Y. Bertoncini, le directeur de l'Institut Jacques Delors en profitait notamment pour rappeler le fait que le prétendu effet "domino" suscité par la sortie du Royaume-Uni et prédit par les détracteurs de l'union européenne n'aura aucunement influencé positivement les vingt-sept autres.
C'est bien donc dans ce contexte très européaniste que se lançaient les débats qui auront bien inspiré nos eurodéputés.
Sur le sujet : "L'Europe protège"
José Bové n'a pas manqué d'indiquer qu'une véritable protection de la part de l'Europe envers ses citoyens s'avérait bien "vraie sur le papier" mais chose qui n'était "pas forcément vraie dans la réalité". Un argument qui soulignait " la complexité et la vastitude du sujet de la protection.
Point crucial invoqué par l'eurodéputé du groupe des Verts/ALE, celui de " l'harmonisation sociale" qui "n'existe pas au niveau européen", bien que cela n'aura pas empêché des critiques sur la non existante politique sociale européenne.
"On n'arrive pas à dépasser la logique des États".
Déplorait-il, particulièrement dans les domaines de la santé et de l'alimentation. "Si l'on parle de protection, on peut la aussi dire qu'aujourd'hui il y a des secteurs entiers qui ne sont pas protégés" Revenant sur l'actualité, il exprimait toute sa crainte de l'exportation de saumon transgénique par la Canada à l'avènement du traité international de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (CETA).
Sur ce même exercice, Joëlle Melin du groupe Europe des Nations et des libertés clamait que les États "qui sont seuls en capacité de savoir ce qui est parfaitement adapté pour leurs peuples". L'eurodéputé louant l'initiative des différents organismes organisateurs trouvait d'ailleurs "normal" rendre des comptes et débattre avec les citoyens, et ce "quelles que soient les sensibilités politiques".
"Au-delà de la théorie, au-delà de la doctrine, il se trouve qu'il faut voir la faisabilité".
Sur l'ENL, Joëlle MELIN défendait qu'il s’agisse surtout "d'un groupe politique" ou il est estimé "que c'est au niveau des États que se trouvent les champs pertinents, pour pouvoir prendre les décisions". L'eurodéputé déplorait une intégration européenne à deux vitesses. "Ce qui est très gênant dans cette harmonisation, dont il faut quand même se rappeler que la solidité d'une chaine n'égale que celle de son maillon le plus faible, sinon elle casse" "ces petits pays ont des spécificités qui leur donnent toute leur capacité”.
Avançant son opinion sur la question migratoire celle-ci en aura profitée pour déplorer l'attitude de la Turquie "qui d'une certaine manière est en soit responsabilité de lâcher sur l'Europe un nombre important de migrants, ou de ne pas les lâcher" tout en déplorant cette "instabilité" après soixante dix années de construction.
L'Eurodéputé du Groupe S&D, Virginie Rozière aura ouvert son propos sur une note positive et optimiste de la construction européenne, en appuyant notamment sur l'importance des ces normes européennes "Qui font tant fustiger" mais qui grâce auxquelles "pendant des décennies, nous avons pu vivre, travailler, consommer, nous promener, et profiter d'un environnement d'une grande qualité, et très protégé.
"Pendant très longtemps, la construction européenne a permis de tempérer, les oppositions, les concurrences, les antagonismes nationaux"
Sur la question de la Défense et de la justice
Le temps couvert aura tout de même laissé place à quelques éclaircies d'unanimité. Unanimité qui c'est faite sur l'absence d'une "véritable budget", très nécessaire si l'union veut "aborder l'union de la défense et de la sécurité. Défendait Joëlle Melin.
José Bové parlait quant à lui d'un "plafond du budget", plafond qui rendait ce budget incapable de répondre à certains points.
"On ne peut pas faire rentrer la politique de la défense et de la justice dans le budget européen"
"Tant que l'on n'aura pas décidé que les pays européens qui siègent au conseil de sécurité n'abandonnent pas leur poste par rapport aux représentants de l'union européenne, cela n'a pas de sens pour moi d'avoir la France au Conseil de Sécurité... On n'est pas à l'époque de Yalta".
Une Europe, et non celle de l'époque, mais en tant qu'entité, qui aura été complètement absente et qui aura manquée l'opportunité d'un réaction active et prompte aux yeux du docteur Joëlle Melin qui aura fait part de toute sa consternation face aux conditions humanitaires réservées aux migrants parcourant un véritable parcours semé de difficultés.
Au cours d'un entretien exclusif, l'eurodéputé membre du Front National confiait notamment son opinion sur la nature des réponses à octroyer à la question migratoire.
Face à une crise migratoire d'une telle envergure, l'eurodéputé évoquait la nécessité d'une "multitude d'actions". Multitudes d'actions appuyées sur des "actions urgentes" et surtout des "actions humanitaires". Face à un appel si critique Joëlle Melin appelait à une "grande politique de coopération" qui réunirait "toutes sortes de positions".