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"Never Again" ou des armes à feu aux Etats-Unis

« Nous sommes les enfants. Vous êtes les adultes. Faites quelque chose », lança David Hogg, lycéen survivant de la fusillade de Parkland, à l’intention des élus du Congrès américain.

Le 14 février 2018, un jeune homme de 19 ans a ouvert le feu dans le lycée de Parkland situé en Floride, tuant 17 personnes. Cette nouvelle tuerie de masse relance à nouveau le débat sur le contrôle des armes aux Etats-Unis.

Le droit de posséder et de porter des armes garantit à tout citoyen américain est issu du controversé deuxième amendement de la constitution des Etats-Unis. Ce dernier donne la possibilité aux citoyens américains de constituer une milice pour contribuer à la « sécurité d’un Etat libre ». Un des plus puissants défenseurs de cet amendement n’est autre que la NRA. Cette association vieille de presque deux siècles et forte de plus de 5 millions de membres, a pour but de promouvoir les armes à feu. Elle constitue un des lobbies les plus influents outre-Atlantique et apporte régulièrement un grand nombre de vote lors des élections. La NRA peut compter sur le soutien de figures politiques telles que John McCain, Richard Burr ou encore Donald Trump.

Mais la forte implication des lycéens survivants pourrait peut-être faire vaciller le lobby des armes. Emma Gonzales, 18 ans, devenue figure de la lutte anti-armes aux Etats-Unis, s’en est directement prise à Donald Trump et à la NRA : « si le président me dit en face que c’était une terrible tragédie et qu’on ne peut rien faire, je lui demanderai combien il a touché de la National Rifle Association. Je le sais : 30 millions de dollars ».

Le 24 mars prochain aura lieu à Washington une manifestation baptisée « Marche pour nos vies », visant à « demander qu’une proposition de loi complète et efficace soit immédiatement présentée au Congrès » afin de « régler les problèmes de violence par les armes qui sont généralisées ». Pourquoi les Etats-Unis ne prendraient-ils pas l’exemple remarquable de l’Australie. En 1996, seulement douze jours après la tuerie de Port Arthur, le premier ministre John Howard avait pris des mesures drastiques en interdisant la vente de fusils semi-automatiques et automatiques. Un délai de 28 jours a été introduit entre la réception du permis et l’acquisition de l’arme et la déclaration de chaque arme auprès des autorités est rendue obligatoire. En l’espace de deux ans, le gouvernement a récupéré 700 000 armes, suite au lancement d’un programme de rachat des armes désormais illégales sur le territoire australien. Une étude menée par Andrew Leigh, de l’Australian National University et Christine Neill de la Wilfrid Laurier University, démontre que le taux d’homicide par arme à feu en Australie a chuté de 59% entre 1995 et 2006.

Une avancée dans le contrôle des armes aux Etats-Unis semble aujourd’hui se dessiner. Le mouvement #NeverAgain a recueilli des millions de messages de soutien sur les réseaux sociaux. Donald Trump, fervent défenseur du port d’armes, est prêt à faire des concessions, notamment en interdisant les « bump stocks », accessoire permettant d’accélérer la cadence de tirs, ou encore en imposant un âge minimum pour l’achat d’armes semi-automatiques dotées de chargeurs à grande capacité.

Lucie Moha



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