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Et l’humanité fut

Catastrophe. Cette fois, c’est la bonne. À l’heure où le monde scientifique semble s’accorder sur le fait que l’espérance de vie de l’espèce humaine ne se compte maintenant plus qu’en siècles, voir en décennies, il est temps d’établir un bilan global de ce qu’a été l’humanité.

Et si certains voient du cynisme dans la démarche, que nenni, c’est avec le plus grand réalisme que votre serviteur se propose de rédiger, sans haine ni amour, l’épitaphe d’une espèce parfois capricieuse, souvent complètement stupide, mais jamais ennuyeuse.

Bien évidemment, étant par moi-même de la race humaine, je risque sans doute de manquer d’objectivité, et si certains me diront que dans ce cas, je pourrais écrire sur une autre espèce, je leur répondrai simplement que les autres espèces, c’est quand même carrément plus chiant. C’est même pour ça qu’on a éteint la plupart d’entre elles (si le cas du rhinocéros blanc reste discutable, je pense que celui du panda l’est franchement moins, et la terre se passerait bien de cet ursidé, totalement inutile, et clairement surcoté).

Tout d’abord, l’Homme, c’est quoi ? Tout simplement le seul super prédateur de la chaîne alimentaire. Rien que ça. Quand l’être humain n’est pas occupé à étriper d’autres êtres humains, il a pour caractéristique principale d’être doué de conscience. Cela lui sert principalement à une chose : faire preuve de remords quand il a étripé d’autres êtres humains. Souvent, grâce à ces remords, l’être humain peut obtenir le pardon. Par exemple, les allemands l’ont obtenu deux fois. Quand bien même, l’être humain évite maintenant de provoquer les allemands (sait-on jamais).

L’être humain, c’est aussi une intelligence, celle de toujours se dépasser, dans tous les domaines possibles. L’être humain a inventé la musique, la médecine, la mécanique, Cyril Hanouna en prime time, et la physique quantique. L’être humain est donc bien plus malin que ses voisins quadrupèdes, et il le montre en abattant joyeusement ces derniers, afin d’asseoir sa domination. Et si l’être humain ne possède pas l’agilité du tigre, ou la force de l’ours, il possède néanmoins, et selon les époques, le sabre, le fusil, et la bombe nucléaire. Cette dernière aura d’ailleurs fait montre d’une rare efficacité, dans son usage comme dans son silence. Et si certains fantasment la fin d’une humanité éteinte par la bombe, rappelons que notre planète nous aura sans doute achevé avant. Arrivera un moment ou, bien avant de crever de quelconques radiations, on crèvera tous de soif. Cela étant dit, j’ai espoir de voir un jour le Romanée Conti coûter moins cher que l’eau. Que voulez-vous, je suis un indéfectible optimiste.

Quand l’être humain s’éteindra, il emportera avec lui des millions d’espèces animales innocentes. Mais personnellement, je n’ai que peu de considération pour des formes de vies pas même capables de se mettre debout pour la majorité d’entre elles. Et puis de toute façon, quand on n’a même pas été foutu d’inventer l’écriture ou même l’alphabet, on a la décence d’au moins mourir en silence, n’en déplaise aux végans et autres hurluberlus combattants le capitalisme carné, poireaux à la main. Cela dit, on regrettera quand même la disparition du renard polaire, parce que c’est joli, du chien, parce que c’est loyal et du pangolin, parce que rien que le nom, c’est très rigolo. Beaucoup moins celle du moustique, de l’ornithorynque (j’ai besoin de justifier ?), et, sans vouloir enfoncer le clou une fois de plus, mais entre nous, le panda… Bref.

Alors, que retenir de l’être humain ? Dans le fond, pas grand-chose. Mon regard, profondément objectif comme vous l’aurez déjà relevé, me pousse à dire que, sur l’échelle de l’univers, l’être humain n’est qu’un pet un peu bruyant, et franchement vite oublié. Malgré tout, j’appartiens à ce groupement, cette humanité, et j’espère ne jamais être le dernier être humain à rire. Car j’ai l’espoir, infime, que si l’être humain a survécu aux premiers volcans, à la peste noire et à Dieu en personne, il aura bien la capacité de survivre à l’être humain.

 

Axel Juge-Boirard


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